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Le paquet global de simplification de l'UE

27 février 2025
Par le CST
Le paquet global de simplification de l'UE

Le paquet global de simplification de l'UE : Un pas en avant ou un pas en arrière pour le développement durable ?

L'Union européenne prévoit de dévoiler officiellement la Paquet de simplification Omnibus Le 26 février 2025, l'Union européenne a lancé un vaste débat sur son impact potentiel sur les rapports de développement durable des entreprises et sur la diligence raisonnable. Cette révision législative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'UE pour simplifier les réglementations et renforcer la compétitivité.

Des documents ayant fait l'objet d'une fuite suggèrent que le paquet réduit considérablement les obligations d'information des entreprises dans le cadre de la directive sur l'accès à l'information. Directive concernant les rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD) et le Directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (DDDD). Les partisans de ces modifications affirment qu'elles réduiront les charges administratives pesant sur les entreprises. Toutefois, les critiques mettent en garde contre le fait que ces révisions reviennent à déréglementer plutôt qu'à simplifier, ce qui affaiblirait en fin de compte la responsabilité des entreprises en ce qui concerne les questions ESG.

Le besoin de simplification

En 2024, le rapport Draghi a mis en évidence les principaux obstacles réglementaires qui empêchent les entreprises européennes de se développer et d'être compétitives au niveau mondial. Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a souligné que les réglementations restrictives et incohérentes poussent de nombreux entrepreneurs européens à rechercher des opportunités d'investissement en dehors de l'UE, en particulier aux États-Unis. Compas de compétitivitéLa Commission européenne a mis en place un cadre visant à rendre les processus réglementaires plus efficaces tout en maintenant les engagements fondamentaux en matière de développement durable.

Malgré la volonté de simplification, les réglementations sur le développement durable, en particulier la CSRD et la CSDD, ont rencontré une forte opposition de la part de diverses parties prenantes, notamment des hommes politiques américains et des entreprises européennes, qui affirment que les coûts de mise en conformité sont élevés et trop complexes. Dans le même temps, les groupes de la société civile et les défenseurs du développement durable soulignent que l'affaiblissement de ces directives pourrait compromettre les progrès réalisés en matière de transparence ESG et de responsabilité des entreprises.

Principaux changements dans le projet divulgué

Directive concernant les rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD)

  • Le seuil de déclaration obligatoire passerait de 250 à 1 000 salariés, ce qui réduirait le nombre d'entreprises concernées d'environ 85%.
  • Le seuil de recettes pour l'applicabilité serait relevé à 450 millions d'euros ($471 millions de dollars américains).
  • Les obligations de déclaration pour les petites et moyennes entreprises (PME) seraient supprimées.
  • Les normes d'information sectorielles, attendues précédemment pour la mi-2025, seraient supprimées.
  • La mise en œuvre de la CSRD serait retardée d'un an, ce qui repousserait encore la publication d'informations sur le développement durable par les entreprises.

Directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (DDDD)

  • Les obligations de diligence raisonnable ne s'appliqueront qu'aux entreprises comptant plus de 500 employés (contre 250 auparavant).
  • La proposition réduirait la fréquence du contrôle de la chaîne d'approvisionnement, qui passerait d'une évaluation annuelle à une évaluation tous les cinq ans.
  •  Elle supprimerait également la responsabilité civile en cas de non-respect, limitant ainsi les répercussions juridiques en cas d'infraction.
  • La proposition élimine les exigences en matière de diligence raisonnable pour les institutions financières

Taxonomie de l'UE et taxe carbone aux frontières

  • Les documents divulgués ne mentionnent pas explicitement les changements apportés à la taxonomie de l'UE. Toutefois, des rapports suggèrent qu'il pourrait y avoir des ajustements potentiels pour rationaliser les classifications de durabilité.
  • Les fonctionnaires prévoient de modifier la taxe sur les émissions de carbone, bien que les détails ne soient pas précisés dans la fuite.

Les changements proposés ont suscité un large débat dans les secteurs d'activité, les universités et les groupes de pression. De nombreux experts estiment que ces révisions sapent considérablement les engagements des entreprises en matière d'ESG.

Andreas Rasche, professeur et doyen associé de la Copenhagen Business School, a critiqué l'opacité du processus décisionnel. Il a exprimé sa déception en déclarant : "C'est très décevant et pas du tout proportionné. Le document manque de justifications fondées sur des preuves, et le processus n'a été ni transparent ni inclusif."

De même, Maria van der Heide, responsable de la politique européenne chez ShareAction, a qualifié ces changements de "téméraires". Elle affirme qu'ils représentent une déréglementation plutôt qu'une simplification.

María Mendiluce, directrice générale de la coalition We Mean Business, a souligné les conséquences plus importantes de la proposition. Elle a lancé un avertissement : "Ce qui est en jeu va au-delà d'une simple mise au point réglementaire : la réduction des exigences en matière de rapports pourrait occulter des informations cruciales sur les risques et les opportunités des entreprises.

Implications pour les entreprises

Pour les entreprises, en particulier les multinationales, les changements proposés pourraient avoir des effets mitigés :

  • Réduction des charges de conformité : Moins d'entreprises devront se conformer à la CSRD et à la CSDDD, ce qui allègera les pressions administratives et financières, en particulier pour les PME.
  • L'affaiblissement de l'obligation de rendre compte en matière d'ESG : La diminution de la fréquence des contrôles de la chaîne d'approvisionnement et la suppression de la responsabilité civile pourraient réduire les incitations des entreprises à respecter rigoureusement les droits de l'homme et les normes environnementales.
  • Préoccupations des investisseurs : Les investisseurs institutionnels qui accordent la priorité aux indicateurs ESG pourraient avoir plus de mal à évaluer les performances des entreprises en raison d'exigences moins strictes en matière d'information.
  • Incertitude réglementaire : Le Parlement européen devant examiner et éventuellement modifier la proposition finale, les entreprises doivent se tenir prêtes à faire face à de nouveaux changements réglementaires.

L'initiative de l'UE visant à rationaliser les réglementations en matière de développement durable a relancé un débat crucial sur l'équilibre entre l'efficacité réglementaire et la responsabilité des entreprises. La réduction des charges administratives peut stimuler la compétitivité européenne.

Toutefois, nombreux sont ceux qui craignent que ces changements ne compromettent les progrès réalisés en matière de transparence des entreprises en matière de développement durable. Dans les mois à venir, il sera crucial de voir si l'UE peut effectivement équilibrer la simplification avec ses objectifs de durabilité à long terme.

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