Le mois dernier, Mario Draghi, l'éminent ancien président de la Banque centrale européenne, a présenté un rapport fondamental à la Commission européenne, mettant l'accent sur l'avenir économique de l'Europe, en particulier à travers le prisme transformateur de la durabilité environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Les leaders de l'industrie envoient souvent des cadres et des équipes chargées du développement durable dans les pays suivants La formation phare du CST, le programme des praticiens certifiés en matière de développement durable (ESG)qui aura lieu en décembre, afin d'aligner leurs stratégies sur ces objectifs.
Le rapport Draghi, dont la vision est audacieuse et les recommandations exhaustives, invite l'UE à harmoniser les efforts de décarbonisation avec la compétitivité économique, en relevant les défis réglementaires, industriels et environnementaux cruciaux de notre époque.
ESG : un catalyseur pour l'innovation et le leadership
Le rapport Draghi reconnaît que l'ESG est une occasion extraordinaire pour l'UE d'affirmer son leadership sur les marchés mondiaux des technologies propres. Avec des atouts dans des secteurs pionniers tels que l'énergie éolienne et les technologies des carburants à faible teneur en carbone, la contribution de l'Europe au marché mondial est déjà remarquable. Pourtant, l'analyse de M. Draghi met en évidence la difficulté pour l'UE de tirer pleinement parti de ces avantages concurrentiels. Il insiste sur la nécessité de renforcer la coordination entre les États membres, notamment pour combler le fossé qui sépare l'UE de ses concurrents redoutables, tels que les États-Unis et la Chine, en matière d'innovation. Sans une approche unifiée de la décarbonisation et de la croissance économique, les avancées environnementales de l'Europe risquent de devenir un obstacle à ses aspirations économiques.
Pour y remédier, M. Draghi plaide en faveur d'une stratégie solide et tournée vers l'avenir, qui renforce la résilience, réduit la dépendance à l'égard des ressources extérieures et sécurise les matériaux essentiels. Au cœur de cette stratégie se trouve un "accord industriel propre" qui consoliderait la position de l'UE dans l'économie verte tout en préservant la sécurité économique.
Aborder la complexité réglementaire dans le domaine de l'ESG
Le rapport de M. Draghi critique les cadres réglementaires étendus de l'UE qui, bien que détaillés, risquent d'étouffer l'innovation. Les politiques de l'Union européenne en matière de développement durable, telles que la directive concernant les rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD), le règlement relatif à la divulgation d'informations sur le financement durable (SFDR) et le règlement relatif à la taxonomie, représentent une charge importante pour les entreprises en matière de mise en conformité. Les coûts de mise en conformité, en particulier pour les entreprises cotées en bourse, peuvent atteindre 1 million d'euros, ce qui inquiète les parties prenantes, en particulier les petites entreprises qui s'efforcent de rester compétitives.
En réponse, le rapport souligne la nécessité de rationaliser ces cadres. M. Draghi critique la redondance au sein du CSRD, qui, par l'excès de rapports, peut mettre en péril ses propres objectifs. Il appelle à une approche réglementaire cohérente qui concilie responsabilité et vitalité économique, et plaide en faveur d'un principe d'"innovation avec prudence" afin de simplifier et de clarifier les politiques.
Résoudre le dilemme énergétique : baisse des coûts et renforcement de la résilience du réseau
Les prix de l'énergie en Europe constituent un formidable obstacle à la stabilité et à la croissance économiques, exacerbé par la capacité limitée du réseau et la longueur des procédures d'autorisation. M. Draghi recommande de donner la priorité à la réduction des coûts de l'énergie, d'investir dans les infrastructures et d'accélérer l'obtention des permis, autant de mesures essentielles pour créer un environnement propice à l'adoption des technologies vertes.
L'un des points centraux des recommandations de M. Draghi est une réaffectation stratégique des investissements publics et privés pour renforcer la capacité de l'Europe en matière d'énergies renouvelables et la résilience de son réseau. Les secteurs à forte demande énergétique, tels que la chimie et la métallurgie, auront besoin d'investissements substantiels, estimés à environ 500 milliards d'euros au cours des 15 prochaines années, pour soutenir l'agenda vert de l'UE. Ce financement est non seulement essentiel, mais aussi urgent, souligne M. Draghi, pour garantir la réalisation des ambitions environnementales de l'Europe.
Simplifier le paysage réglementaire pour encourager la croissance
Depuis 2019, l'UE a introduit plus de 13 000 nouvelles réglementations, dépassant largement celles de ses principaux concurrents. L'analyse de Draghi identifie ce modèle de "surcharge réglementaire" comme un obstacle à l'innovation et à la croissance économique, en particulier en ce qui concerne les cadres de durabilité et de diligence raisonnable. Selon lui, cette intensité réglementaire empêche les entreprises de développer leurs innovations en raison des coûts de mise en conformité excessifs et de la complexité des exigences législatives.
Pour y remédier, le rapport recommande la mise en place d'un cadre réglementaire intégré qui fournisse des orientations claires et cohérentes dans tous les secteurs. Plutôt que de réduire le nombre de réglementations, M. Draghi préconise des politiques qui renforcent l'efficacité et soutiennent les petites et moyennes entreprises (PME), qui sont souvent les plus touchées par les coûts de mise en conformité. En se concentrant sur la réduction des dépenses de mise en conformité pour les PME jusqu'à 50%, Draghi souligne l'importance de créer un environnement favorable pour ces entreprises, qui sont vitales pour la résilience économique de l'Europe.
Une vision de la décarbonisation comme catalyseur de la croissance
M. Draghi considère la décarbonisation non seulement comme une responsabilité environnementale, mais aussi comme un moteur de la revitalisation économique. Son rapport affirme que les objectifs climatiques ambitieux de l'UE, s'ils sont gérés avec précision, peuvent catalyser la croissance et l'innovation. Le rapport préconise l'intégration des transitions vertes dans une stratégie de compétitivité plus large qui englobe tous les secteurs et toutes les industries.
En fin de compte, le rapport Draghi souligne le potentiel du secteur européen des technologies propres pour alimenter le succès économique, à condition que le cadre réglementaire soit affiné pour soutenir ces initiatives. Alors qu'un nouveau mandat de la Commission se profile à l'horizon, le rapport jette des bases essentielles pour le "Clean Industrial Deal" de l'UE, en veillant à ce que l'agenda vert de l'Europe s'aligne parfaitement sur ses objectifs en matière de croissance économique et de compétitivité mondiale.
Une voie progressive pour la compétitivité européenne
Le rapport Draghi est un appel à une approche réétalonnée. Il met l'UE au défi de trouver un équilibre entre son attachement à la protection de l'environnement et une stratégie pragmatique de croissance économique. Le concept de compétitivité durable, dans lequel les cadres réglementaires ne sont pas conçus comme des obstacles mais comme des catalyseurs de l'innovation, est au cœur de cette démarche. Alors que l'Europe se dirige vers un avenir plus durable et plus résilient, les recommandations de M. Draghi offrent une feuille de route, une vision pour un environnement réglementaire plus rationalisé et plus efficace, aligné sur les ambitions écologiques de l'Europe.
En tenant compte des idées de M. Draghi, l'UE a une occasion unique de se positionner en tant que leader mondial de l'innovation durable tout en favorisant la prospérité économique. Avec des investissements stratégiques, une approche réglementaire simplifiée et un engagement inébranlable en faveur de la décarbonisation, l'Europe peut en effet relever les défis du XXIe siècle, en préservant son modèle social tout en étant à la pointe de la responsabilité environnementale.
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L'une des principales stratégies du Centre pour le développement durable et l'excellence (CSE) est de rencontrer les entreprises là où elles se trouvent, en leur proposant des solutions sur mesure qui répondent aux besoins spécifiques de l'industrie. Des start-ups aux multinationales, le CSE a dispensé des formations sur le développement durable à de grandes entreprises telles que Google, T-Mobile et Sandia National Laboratories.
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